Fans of Rachid Taha? This blog is YOUR multilingual community crossroad to share pictures, concerts reviews, news, interviews, links, articles! Fans de Rachid Taha? Ce blog est VOTRE carrefour communautaire plurilingue où partager photos, reportages sur ses concerts, infos, interviews, liens, articles! Esto blog es VUESTRA comunidad multilingue donde reunir fotos, reportajes de sus conciertos, noticias, entrevistas, links, articulos! THE TAHAFANBLOG WITH YOU FROM 2004!!!

Wednesday, September 29, 2004

Tekitoi expliqué par Taha lui-meme!


Tekitoi expliqué par Taha lui-même!

Interview en français et
traducciòn esclusiva en espanol

Tékitoi ? : Regardez la pochette, vous comprendrez. Certains ont dit: "Regardez sa tête, on dirait un terroriste d'Al Qaïda". Alors que lorsqu'on regarde de près, on y voit plutôt un regard critique. C'est une manière de dire Tekitoi ? Toi, c'est moi et moi, c'est toi. Et moi sans toi, je ne suis pas moi. La chanson, je l'ai d'abord écrite en arabe. Je voulais faire un texte en français et je me suis dit: "Je ne peux la faire qu'avec quelqu'un avec qui je m'entends bien, à savoir Christian Olivier, des Têtes Raides. Il a très bien saisi la rythmique des mots, leur direction". Steve m'a dit pendant l'enregistrement: "Il a un petit côté africain lorsqu'il chante". En fait, Christian est né en Afrique, son père était ébéniste au Mali ou au Tchad. Je l'ignorais. C'est drôle.

Rock El Casbah : Ce titre me paraissait évident, car depuis mes débuts avec Carte de Séjour, on m'a toujours associé aux Clash. Et j'avais envie depuis longtemps de chanter avec Joe Strummer. Je m'apprêtais à le rencontrer lorsqu'il est décédé. C'est quelqu'un pour lequel j'avais beaucoup de respect, qui avait conservé une rigueur rebelle, très rock'n roll. Il me semblait que c'était la chanson idéale pour faire un lien entre l'Orient et l'Occident.

Lli fat mat ! (Ce qui est passé est passé) : Je voulais que l'on cesse de parler de notre passé à nous, Africains, Algériens. On fait croire au peuple que tout va mal à cause de la colonisation, et je me suis dit : "Cela fait plus de 40 ans que certains pays ne sont plus colonisés, on a grandi. Il faut que l'on se prenne en charge, que l'on aille de l'avant". C'est cette mise en garde, cette colère-là que je voulais exprimer. Il y a dans ce titre les violons de l'Orchestre du Caire. Steve est parti là-bas. Lui s'occupe du côté oriental, moi je gère les guitares rock. C'est notre duplicité.

H'Asbu-Hum (Demandez-leur des comptes) : C'est une manif. Ce morceau a été influencé par une photo que j'ai vue dans un magazine français, où le peuple algérien manifestait contre la corruption. Cette chanson est interprétée par certains milieux arabophones comme pouvant pousser à l'émeute. Pour moi, c'est juste un constat. C'est rare d'écrire une chanson comme ça en arabe et de la chanter.

Safi !(Pur) : Je parle dans ce titre de la démocratie en général. Au départ, cela commence par les problèmes de communication avec son père, à cause du poids de la tradition, de la culture, et cela continue avec le pouvoir parce qu'on n'a pas la possibilité de dialoguer avec lui. Et moi je dis qu'on vit dans un parti unique. J'ai été influencé dans cette approche par un journaliste d'Al Jazira. Je me rends compte que la démocratie est en train de foutre le camp en Occident. Au nom de la liberté, on va imposer une liberté aussi radicale que les autres, qui est en train de créer une espèce de radicalisme chez les uns et chez les autres qui me fait peur. Il y a une génération qui n'a connu que la guerre, aussi cela ne m'étonne pas qu'il y ait des kamikazes. Ce n'est pas que la faute de l'Occident. C'est aussi à cause des pouvoirs arabes qui n'ont pas laissé la liberté ou les démocrates s'exprimer.

Meftuh' (Ouvert) : C'est un peu d'espoir. Malgré les portes fermées, le désespoir, l'espoir existe aussi. Cet album est très politique, d'où ces guitares qui sont très importantes pour moi. Ce sont les bombes antinomiques.

Winta ? : C'est une rencontre avec un chanteur géorgien à Paris qui était fan de Ya Rayah. Il avait envie de faire quelque chose avec moi et je lui ai dit: "Viens, on va écrire une chanson". Elle parle de l'espoir, du paradis.

Nah'seb ! (Je compte) : C'est l'horloge de la vie qui passe. Le "compte-à-rebeur". Tout le monde attend le messie, espère être sauvé. Je crois que la seule personne qui puisse nous sauver, c'est nous-même. Cessons d'attendre et agissons.

Dima ! (Toujours) : C'est un morceau que j'ai composé avec Steve et Brian Eno. Eno apparaissait déjà dans Rock El Casbah, où il faisait les claviers et les coeurs. Je savais que j'allais le rencontrer. Et lui aussi. D'ailleurs, la première fois qu'on s'est vu, on était habillé de la même manière. Dima, c'est la chanson la plus engagée, qui dénonce le plus les dictatures. Je résume un peu la situation de pays dans lesquels on n'a pas le droit à la parole, où il est interdit de penser, de chanter. Lorsque je vois le climat antiraciste, antisémite en France, cela me fait aussi peur. J'ai peur du repli sur soi. Quand de jeunes "rebeu" commettent des actes antisémites, je suis hors de moi.

Mamachi : C'est le nom du premier chanteur de raï que j'ai entendu dans un mariage. Je devais avoir huit ans, à Mostanganem. Je voulais lui rendre hommage et parler de sagesse et de sérénité.

Shuf ! (Regarde) : C'est la beauté, une histoire très érotique qui dit: "Viens, je te prends", sans langue de bois. En amour, dans la culture musulmane, on a le droit au plaisir, et je voulais ajouter qu'il était autorisé dans toute sa splendeur. C'est une déclaration à une princesse "cousue main". Vous savez pourquoi ? C'est une référence à la virginité avant le mariage, et moi je dis qu'elle est cousue main de partout.

Stenna ! (Attends) : C'est la patience. J'ai dédié cette chanson à mon fils. Malgré tout, je pense que ceux qui font du mal ne gagnent pas. C'est celui qui a le coeur blanc, qui n'est pas envieux, qui s'en sort.Les Anglais disent que cet album est un chef d'oeuvre. C'est marrant. Ils disent maintenant :"On a notre rocker". C'est important, politiquement, d'être reconnu là-bas avec tous les intégristes qui y vivent. C'est la réponse que je leur apporte.

Rachid Taha Tékitoi? (Barclay-Universal)
Interview by Pierre René-Worms Rfimusique le site.


Tekitoi descrito por el propio Taha

Tekitoi? (¿Quién eres tú?): Si observas la portada del disco entenderás de que va la canción. Algunas personas le echarán un vistazo y dirán: "mira su cara, ¡seguro que todo el mundo piensa que es un terrorista de Al Qaida!". Pero si te fijas mejor en la foto, te das cuenta que mi rostro tiene una expresión crítica, evaluadora. Es como si te estuviese preguntrando "¿y tú quién eres?" ¿Quienes somos en realidad? Tú eres yo, y yo soy tú. Y yo sin ti ya no puedo ser yo. Escribí esta canción primero en árabe, y luego decidí que quería tener la letra en francés así que pensé, "solo puedo hacerlo con alguien con quien realmente me sienta cómodo, alguien que esté en mi misma onda". Y supe que tenía que ese tenía que ser Christian Olivier, del grupo Les Têtes Raides. Christian cogió el ritmo de las palabras al instante, y las llevó en la buena dirección. Steve vino un día al estudio y me dijo que la voz de Christian tenía un toque africano. Y más tarde me enteré que Chistian en realidad había nacido en África. Su padre era camionero en Mali o chad, o un lugar parecido. Es curioso, ¡no lo había sabido hasta ese momento!

Rock El Casbah: Sentí que esta canción tenía que estar en mi disco, porque desde mis inicios musicales con el grupo Carte de Sejour la gente siempre me había asociado con The Clash. En fin, durante muchos años intenté cantar con Joe Strummer, y solo tuve la oportunidad de conocerlo cuando murió. Joe Strummer es alguien por el que tengo muchísimo respeto. Nunca se vendió o perdió su lado rebelde. Siempre fue un auténtico rockero. Rocl El Casbah me pareció una canción ideal como nexo entre oriente y occidente.

Lli fat mat (El pasado es pasado): Estoy harto de que todo el mundo hable a los africanos y argelinos sobre nuestro pasado. Intentan hacernos creer que la causa de todos nuestros males fue la colonización. Y un día me quedé pensando y me dije: "espera un momento. Algunos de los países de los que estamos hablando se independizaron hace ya cuarenta años! Desde entonces hasta ahora nos hemos hecho mayores, ya sabes. Es el momento de cogernos a nosotros mismos ¡y ponernos en marcha!" En esta canción destaca fundamentalmente la expresión del odio y de la frustración, es una especie de señal de alarma, si lo prefieres. Los violines que se oyen en la canción son de la Orquesta del Cairo. Steve se fue a Egitpto y los grabó. Se encargó sobretodo de la parte Oriental de la canción, y yo me dediqué a las guitarras eléctricas. Trabajamos muy bien a dúo!

H'Asbu-Hun (pídele explicaciones): Se trata de una canción protesta. Está inspirada en una foto que vi en una revista francesa, en la que se mostraba a unos argelinos que se manifestaban en contra de la corrupción. Esta canción ha sido interpretada por algunos araboparlantes como una incitación a la revuelta. Pero para mi solo es una descripción de lo que está ocurriendo en el mundo. Es extraño escribir y cantar una canción como esta en árabe.

Safi (Puro): Aquí hablo sobre la democracia en general. Es como si todo empezara a ir mal cuando tienes problemas de comunicación con tus padres debido al lastre de la cultura y la tradición, y entonces después a lo largo de tu vida, tienes los mismos problemas de comunicación con el poder porque simplemente no puedes sentarte en la misma mesa y hablar con ellos. El problema, en mi opinión, es que estamos viviendo en un sistema de partido único. En este sentido me influyó mucho la visión de un periodista de Al-Jazeera que me ayudó a abrir los ojos. Empiezo a pensar que a la democracia le están dando una patada y cerrándole la puerta en el mundo occidental. En el nombre de la libertad, nos están imponiendo una libertad cada vez más radical, una nueva clase de radicalismo que está creando una división que me asusta de veras. Afrontémoslo, hay una generación entera que ha crecido sin conocer otra cosa más que la guerra, por eso no me extraña que se estén extendiendo los terroristas suicidas. Pero la culpa no la tiene exclusivamente Occidente, creo yo. Las cosas están de esta manera porque ciertos gobiernos en el mundo árabe no permiten que haya libertad, ni quieren la democracia en sus países.

Meftuh (abrir): Un poquito de esperanza, es mi manera de decir que a pesar de todas las puertas cerradas y toda esa desesperación, sigue habiendo lugar para la esperanza. Este disco tiene un tono muy político, de ahí el hecho de que las guitarras eléctricas estén tan presentes y sean tan importantes para mi. ¡Son como el antónimo de las bombas!

Winta? : Esta canción es el resultado del encuentro con un cantante georgiano de París que era un gran fan de Ya Rayah. Él quería que hicíesemos algo juntos, así que le dije: "muy bien, vamos a escribir una canción". Winta es una canción que habla de la esperanza, y del paraíso.

Nah'seb (Sigo contando): ¡Es el reloj de la vida haciendo tic-tac! La cuenta final. Parece como si todo el mundo estuviese sentado esperando la llegada del Mesías, esperando ha ser salvado. Pero personalmente creo que la única persona que puede salvarnos somos nosotros mismos. Así que deja de contar los minutos ¡y empieza a actuar de una vez!

Dima (Siempre): La compuse con Steve y Brian Eno. Eno ha colaborado en este disco; hizo los teclados y los coros en Rock El Casbah. Sabía que tenía que conocer a Eno algún día - y él me dijo que también lo sabía. Lo más gracioso es que la primera vez que nos vimos, ¡ibamos vestidos exactamente iguales! Dima es la canción protesta más radical de todo el disco. Es una denuncia clara a las dictaduras. La canción habla sobre los países donde no hay ningún tipo de libertad de expresión, donde pensar y por supuesto cantar está prohibido (censurado). Cuando miro a mi alrededor y veo lo que está ocuriendo en Francia ahora mismo, el clima de racismo y anti-semitismo que hay, tengo que reconocer que me asusta. Cuando veo a los chicos árabes comentiendo actos en contra de los judíos me pongo enfermo, la verdad.

Mamachi: Es el nombre del primer cantante de Rai que escuché. Fue en una boda en Mostanganem. Yo debía tener unos ocho años en ese momento. Es mi manera de rendirle un homenaje a Mamachi y hablar sobre valores fundamentales como la sabiduría y la serenidad.

Shuf! (mira): esta canción habla de la belleza, es una historia llena de erotismo que básicamente dice: "ven aquí y déjame que te haga el amor". ¡Nada de andarse con rodeos! En la cultura musulmana en el tema del amor, tienes el derecho de alcanzar el placer y quería destacar que puedes disfrutarlo en todo su esplendor. Esta canción es una declaración de amor a una princesa que tiene la "cosida a mano". ¿Sabes que significa esa expresión? Es un término que hace referencia a las mujeres vírgenes antes del matrimonio.

Stenna (espera un momento): Esta canción trata de la paciencia, y está dedicada a mi hijo. Creo que a pesar de todo, que aquellos que van por ahí haciendo daño a los demás no ganan al final. Sino que son aquellos puros de corazón, sin rastro de malicia o envidia en ellos, los que ganarán al final de todo. En el Reino Unido mi disco ha sido aclamado como una obra maestra. Tiene gracia, me han abierto sus brazos diciéndome: "¡al fin hemos encontrado a nuestro rockero!" Es muy importante, en el tema político, conseguir el reconocimiento en el Reino Unido, con todos esos fundamentalistas viviendo por allí. Esta es mi respuesta para ellos.

Entrevista Pierre René-Worms Rfimusique le site.

Traducciòn frances-espanol: lunamoruna GRACIAS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

1 comment:

Farah y los Clones said...

Muchisimas gracias por la traducción de esta entrevista de una lucidez política que la hace una joya...