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Monday, September 06, 2004

Interesting canadian interview

"Révolte rock'n'raï" by Valérie Lesage.
Révolte rock'rai par Valérie Lesage
“Mezclando rock y raï” por Valerie Lesage.
Le Soleil
Québec

lesoleil


"Rachid Taha livre un avant-goût de son prochain album aux FrancoFolies de Montréal
Archives Le Soleil
Rachid Taha rue dans les brancards. Mais ne lui dites pas qu’il est en colère. Car la colère, dit-il, est mauvaise conseillère. Le sentiment qui l’anime se rapproche davantage de la révolte. Et il donne le ton au nouvel album qui paraîtra à la rentrée. Mais Rachid Taha est un révolté qui sait s’amuser. Il chante des choses très graves sur des airs de fête et ses apparitions sur scène font toujours danser.

« Ce paradoxe, c’est comme dans les mariages. On fête, mais parfois, c’est d’une tristesse et d’une banalité… La musique, c’est comme un arc-en-ciel. Ça donne des couleurs à la tristesse », raconte le musicien d’origine algérienne, débarqué en Alsace à l’âge de dix ans, en 1968.Habitué des FrancoFolies de Montréal, où il donnait un des spectacles d’ouverture hier soir – on vous en reparle dans l’édition de dimanche – Rachid Taha est un des chanteurs arabophones les plus appréciés au Québec. Son rock aux accents de raï, ses rythmes hypnotisants et son énergie contagieuse séduisent les foules partout sur la planète.Tékitoi ?, l’album à paraître, que nous avons eu le privilège d’écouter avant sa sortie, est une œuvre essentiellement politique, réalisée avec son fidèle « metteur en sons », Steve Hillage. Une seule pièce en français, la chanson titre, écrite par Christian Olivier des Têtes Raides, qui offre sa voix avec ses mots. « Une chanson qui résume un peu tout », nous dit Taha au sujet de cette pièce sur l’identité, l’humanité, l’avenir, l’espoir.Sinon, Rachid Taha pose ses questions et fait ses constats en langue arabe. On a beau ne rien comprendre, le ton, lui, est sans équivoque. On devine les mots coups de poing de celui qui en a marre et qui voudrait que le monde change.« C’est la langue qui se rapproche le plus de ma musicalité, c’est ma sensibilité, mon instrument, ma couleur. J’y tiens ! Même si les gens ne me comprennent pas, c’est quand même ce qui me fait tourner à travers le monde… »Pour des questions de sécurité, semble-t-il, Taha ignore encore s’il participera à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’Athènes. Le chanteur fait partie de ceux qui ont collaboré au disque des J.O., Unity, dont les profits seront versés à l’UNICEF. Pour sa chanson, Still Standing, il est entouré de la chanteuse Skin et du cofondateur des Roxy Music, Brian Eno.Athènes ou pas, il y a quand même 150 dates de concerts prévues à travers le monde pour Rachid Taha. Les États-Unis aussi ? Il ne sait pas encore, mais il aimerait y retourner.« C’est pas facile de tourner là-bas, mais j’y suis allé il y a deux ans. Ils ont besoin de nous (les Arabes). Il faut les informer, on ne leur dit rien ! »Taha se permet-il de petits discours politiques entre ses chansons, histoire d’être certain que son message soit bien compris ? « Ah ! non ! Les chansons, la performance, ça suffit ! En rajouter, ça annule », croit-il. Le simple fait de s’ouvrir à la culture arabe, pour lui, suffit au rapprochement. C’est un début de compréhension et d’acceptation de la différence, en quelque sorte.Éternel combattant du racisme et de l’exclusion, Taha élargit aujourd’hui ses sujets de préoccupation dans les nouvelles chansons enregistrées à Londres et au Caire. Il aborde « tout ce qui l’enrage ». La situation en Algérie, les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres, la politique américaine. Au fond, il s’interroge sur la démocratie.« Je crois que nous nous sommes trompés de démocratie. Est-ce qu’elle nous permet tout ? Même d’enfermer les gens sans jugement ? On commet de plus en plus d’atteintes aux libertés au nom de la démocratie », soutient l’artiste, admettant sa profonde inquiétude à l’égard du monde actuel. « C’est clair qu’on n’avance pas vers la paix… »Depuis vingt ans qu’il plaide en musique un monde meilleur, Rachid Taha ne sent aucun changement positif. Mais il refuse de baisser les bras.« Je pense même que c’est de pire en pire. Ça n’a pas servi de leçon ce qui s’est passé. On recommence les mêmes erreurs en sachant où ça peut aboutir. Mais je continue parce que j’ai de l’espoir un peu quand même… et puis la création c’est la nourriture de l’esprit. »Pour Rachid Taha, chaque jour est un 11 septembre depuis le triste 9-11-01, « car les Américains ont désormais une bonne excuse pour faire ce qu’ils veulent pendant encore 150 ans et c’est le reste de la planète qui paie pour les pots cassés, particulièrement les Arabes. »En France, il sent une montée du racisme sans précédent, « tout est de la faute de l’Islam ». Chaque jour il en voit les manifestations, dit-il. Mais au bout du compte, sa plus grande inquiétude, c’est le détournement de la démocratie.« Des gens sont en train d’utiliser la démocratie pour créer un autre fascisme. On s’assoit sur des valeurs morales pour tuer, pour faire des guerres. »À écouter ainsi parler Rachid Taha, on imagine un homme très sombre, presque sinistre. Mais il sait canaliser sa révolte dans sa musique, son exutoire. Pour le reste, il a de l’humour et on le devine un brin séducteur.« Je m’habille en noir, mais je vois la vie en couleurs. Je ne veux pas m’apitoyer sur mon sort. Jamais je n’ai cédé au découragement. Sauf avec les femmes… Parce qu’elles sont dangereuses ! On est facilement désarmé devant elles ! »Déprime passagère : Taha peste contre la musique de Thomas Fersen, qui joue dans les locaux des FrancoFolies. « Pouvez-pas fermer cette putain de musique ! »Puis, il songe qu’il a peut-être vexé des gens. Mais pour lui, la nouvelle chanson française, ça a quelque chose de ringard. Évidemment, Taha ne carbure pas à la fantaisie… " 30/07/2004
http://www.cyberpresse.ca/

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“Rachid Taha nos deja probar un aperitivo de su próximo álbum en el festival FrancoFolies de Montreal.
Archives Le Soleil

Rachid Taha está enfadado, y lanza su crítica al mundo incluso si esta hace tanto daño que algunos necesiten una camilla después de oírla. Pero no le digas que lo está, porque según dice, la cólera es una mala consejera. El sentimiento que le anima se acerca bastante a la rebelión, y puede decirse que consigue hacerla estallar en su disco, apunto de salir a la venta. Pero Rachid Taha es un rebelde que sabe divertirse. Canta canciones con mensajes muy serios que suenan con aires de fiesta, y cada vez que aparece en escena acaba haciendo bailar a todo el público.

«Mi música puede parecer paradójica, de la misma manera que la celebración de un matrimonio. Se trata de una fiesta, pero al mismo tiempo se respira algo tristeza, y también cierta superficialidad… La música, es como un arco iris. Le da color a la tristeza», comenta el músico de origen argelino, que llegó a Alsacia a la edad de diez años, en 1968. Habitual de FrancoFolies de Montreal, en el que nos va a regalar un gran espectáculo de apertura esta misma tarde, Rachid Taha es uno de los cantantes árabes más apreciados en Québec. Su rock con acento raï, sus ritmos hipnotizantes y su energía contagiosa seduce a público de todos los rincones del planeta. Tekitoi? Su álbum a punto de salir, y que tenemos el privilegio de escuchar antes de que salga a la venta, es una obra en la que aborda temas esencialmente políticos, realizada con su fiel productor y mecenas, Steve Hillage. Una sola canción está en francés, la canción que le da título al álbum, escrita por Christian Olivier del grupo Têtes Raides, que pone su voz junto con las letras. «Una canción que resume un poco todo el disco», nos dice Taha sobre esta canción que habla sobre la identidad, la humanidad, el futuro, la esperanza. Sin esta canción, Rachid Taha expondría todos los temas y argumentos de este disco en lengua árabe. Aunque muchos no comprendan nada de lo que dice, su música no deja lugar a dudas. Podemos imaginar sus palabras como si fueran puños, los puños de un hombre cansado que desearía que el mundo cambiase. «(El árabe) Es la lengua que se acerca más a mi musicalidad, es mi sensibilidad, mi instrumento, mi color. ¡Me gusta! Además es igual, (si hablara en francés) la gente tampoco me comprendería cuando hago giras a través del mundo…». Por cuestiones de seguridad, parece ser, Taha aún no sabe si participará en la ceremonia de apertura de los Juegos Olímpicos de Atenas. El cantante ha participado en una de las canciones del disco de los J.J.O.O., Unity, que cuenta con el patrocinio de UNICEF. Para su canción, Still Standing, ha contado con la colaboración de Skin, y del cofundador de Roxy Music, Brian Eno. Cante en Atenas o no, es igual, Rachid Taha tiene ya previstos 150 conciertos por todo el mundo. ¿Los Estados Unidos también? No lo ha confirmado aún, pero le encantaría volver. «Sería fácil volver por allí, ya fui hace dos años. Nos necesitan (a los árabes). Necesitan informarse sobre nosotros, ¡aunque nunca lo reconozcan!». Taha se permite añadir pequeños discursos políticos entre canción y canción, además de algo de historia, discursos de los que, ¿está seguro que llegan y son comprendidos por su público? «Ah! No! Las canciones, el espectáculo, con eso es suficiente! Todo lo demás, lo elimino (durante un concierto)». Créetelo. El simple hecho de dar a conocer la cultura árabe al resto del mundo, es suficiente para él. Un comienzo para la comprensión y la aceptación de la diversidad, en todas sus variedades. Eterno luchador contra el racismo, y la marginación, Taha ve hoy por hoy, aumentar sus razones de preocupación lo que se refleja en sus nuevas canciones, grabadas entre Londres y el Cairo, en las que aborda todo aquello que le inquieta y le enfurece. La situación en Algeria, los ricos cada vez más ricos y los pobres cada vez más pobres, la política americana. En el fondo, se pregunta sobre la democracia. «Creo que hemos traicionado la idea de democracia. ¿Acaso nos está todo permitido? ¿Incluso encerrar a la gente sin un juicio previo? Se cometen cada vez más injusticias contra las libertades y derechos en nombre de la democracia». Razona el artista, admitiendo sus profundas inquietudes ante el panorama del mundo actual. «Está claro que no avanzamos en el camino de la paz…» Después de veinte años clamando a través de su música por un mundo mejor, Rachid Taha no siente (cree) que haya habido un cambio positivo significativo. Pero se niega a cruzarse de brazos. «Creo que la cosa va de mal en peor. Todo lo que ha ocurrido (el pasado) no ha servido para que aprendamos la lección. Cometemos los mismos errores aún sabiendo dónde está la solución. Pero continúo porque tengo esperanza, al menos una pequeña esperanza… y porque la creatividad es el alimento del espíritu». Para Rachid Taha, cada día es un 11 de septiembre después de los tristes acontecimientos del 9-11-01, «porque los americanos han encontrado una buena excusa para hacer lo que llevaban 150 años deseando hacer y es el resto del planeta el que paga por los platos rotos, especialmente los árabes». En Francia siente un brote de racismo sin precedentes, «todo lo malo que ocurre es por culpa del Islam». Ve las pruebas cada día, dice. Aún así, su mayor preocupación sigue siendo la falsa interpretación de la democracia. «Esta gente trata de utilizar la democracia para crear otro tipo de fascismo. Nos excusamos en valores morales para matar, para hacer guerras». Con sólo escuchar hablar a Rachid Taha, uno se imagina un hombre de carácter sombrío, casi siniestro. Pero él contesta que canaliza sus deseos de rebelión a través de la música, que es su válvula de escape. Para lo demás, tiene un gran sentido del humor y se le adivinan dotes de seductor. «Me visto de negro, pero veo la vida en colores. No me voy a amedrentar ante mi destino. Jamás he cedido al desaliento. Salvo con las mujeres… ¡Porque son muy peligrosas! Uno acaba desarmado fácilmente delante de ellas!». Crisis pasajera: Taha critica fulminantemente la música de Thomas Fersen, que tocará en los locales de FrancoFolies. «¡No se deja de escuchar esa mierda de música por todas partes!». Es probable que piense que sus palabras pueden ofender a alguien. Pero para él, la nueva canción francesa es una especie de horterada. Evidentemente, Taha no es alimento para la fantasía…”
trad.lunamoruna.

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